Chalazion et orgelet
des pathologies banales, considérées à tort comme bénignes.
Chalazion, orgelet… De quoi parle-t-on ?
Le chalazion est une lésion due à l’occlusion :
• d’une ou plusieurs glandes de Meibomius (glandes profondes de la paupière)
• ou d’une ou plusieurs glandes de Zeiss (petites glandes sébacées plus superficielles).
Le chalazion apparaît souvent dans un contexte de fatigue, de stress, dans un environnement poussiéreux, ou lorsque les clignements sont insuffisants (écran, lecture, conduite). Il débute par un gonflement indolore de la paupière accompagné d’une sensation de corps étranger ou de démangeaisons. L’évolution peut être brutale : les signes de l’inflammation s’amplifient, des douleurs et des signes de surinfection se développent.
L’orgelet est en général provoqué par une infection à staphylocoque des follicules des cils. Aussi est-il toujours localisé sur le bord de la paupière. Dans de rares cas, il peut se former dans une ou plusieurs glandes de Meibomius. On parle alors d’orgelet interne.
Un orgelet débute par une rougeur douloureuse, suivie d’un léger gonflement. L’œil peut larmoyer et la personne touchée éprouve là aussi une sensation de corps étranger. En cas d’orgelet interne, la douleur est souvent plus importante et l’inflammation peut même être accompagnée de fièvre ou de frissons.
Évolution et traitement
Les complications de ces pathologies sont rares. L’orgelet se rompt généralement au bout de deux à quatre jours en libérant une petite quantité de pus, puis disparaît spontanément. 25 % des chalazions guérissent aussi d’eux-mêmes sans traitement. Avec un traitement, leur évolution est encore plus favorable et l’inflammation guérit dans 50 % des cas.
Le premier traitement consiste en l’application de chaleur humide à l’aide d’un masque chauffant sur les lésions deux à trois fois par jour. On y associe un massage des paupières jusqu’à disparition du kyste. Des corticoïdes locaux, souvent associés à des antibiotiques dans le cas de l’orgelet, peuvent être prescrits. D’autres traitements permettent de venir à bout de chalazions et d’orgelets plus résistants, comme la lumière pulsée ou la photomodulation, voire l’infiltration ou l’incision dans les cas les plus sévères.
Des pathologies pas si bégnines…
Un examen plus poussé (au meibographe notamment) révèle souvent que plusieurs glandes sont atteintes dans le cas du chalazion, ce que l’examen clinique ne permet pas de voir au premier abord. Il peut aussi montrer les traces d’épisodes plus anciens, qui amènent à évoquer une pathologie chronique. Attention : des épisodes répétés de chalazion et d’orgelet ne doivent pas être pris à la légère. Les glandes de Meibomius atteintes sont systématiquement détruites, et cette destruction est irréversible. La répétition de ces événements conduit ainsi à une diminution de la capacité de production de meibum par les glandes et à une aggravation de la sécheresse oculaire.
Si ces épisodes inflammatoires surviennent régulièrement, mieux vaut s’orienter vers une prise en charge plus globale des dysfonctions des glandes de Meibomius pour ne pas laisser s’installer une pathologie chronique.
À noter : un chalazion peut aussi être causé par une baisse de l’acuité visuelle. Il est donc nécessaire de faire contrôler la vue (sous cycloplegie chez l’enfant) pour établir un diagnostic complet.