Les symptômes de la sécheresse oculaire

Toutes les explications

Qu’est-ce que le film lacrymal ?

Le film lacrymal couvre l’œil, le lubrifie et le protège. Autant dire qu’il est absolument essentiel au confort oculaire !

Ce film se compose de trois couches :

– la couche mucinique, produite par les cellules à mucus de la conjonctive, permet la fixation des larmes sur la surface de l’œil et la cornée ;
– la couche aqueuse, produite par les glandes lacrymales, est composée d’eau à 98 %. Elle hydrate et nourrit la cornée ;
– la troisième couche, la couche lipidique, est produite par les glandes de Meibomius qui se trouvent dans les paupières.

Elle est exprimée des glandes lors du clignement et limite l’évaporation des larmes. Le clignement des paupières permettant l’étalement uniforme des larmes sur la surface oculaire.

Comprendre la sécheresse oculaire

La sécheresse oculaire peut être due à un déficit de production de larmes. C’est la forme que l’on retrouve chez les femmes ménopausées notamment. Mais la plupart du temps, elle est le résultat d’un déficit qualitatif du film lacrymal : la couche lipidique, indispensable au bon maintien de la couche aqueuse, est de qualité ou de quantité insuffisante et les larmes s’évaporent trop rapidement. En cause dans plus de 80 % des cas, un dysfonctionnement des glandes de Meibomius (DGM).

Les glandes de Meibomius sont au nombre de 30 à 40 par paupière. Localisées sur la face postérieure des paupières, elles débouchent derrière les cils, sur le bord libre. Elles sécrètent du meibum, un corps gras principalement composé de triglycérides qui forme la couche lipidique. En évitant l’évaporation de la couche aqueuse, il permet la bonne hydratation et la lubrification de l’œil. Lorsque les glandes de Meibomius dysfonctionnent, leurs sécrétions s’épaississent, ce qui entraîne une occlusion de leurs orifices, une baisse de qualité de la couche lipidique et à terme, l’atrophie des glandes de meibomius qui est définitive.

Quels symptômes ?

Les symptômes oculaires, qui comprennent l’inconfort ou les troubles visuels (vision qui se brouille), voire les deux, restent une caractéristique centrale de la maladie de l’œil sec.
Celle-ci entraîne des sensations de grains de sable au coin de l’œil, de brûlures et de démangeaisons. Une irritation peut se faire sentir lors du clignement.

Les yeux sont parfois collés le matin (voir blépharite). L’inflammation est un élément clé dans l’œil sec, qui vient amplifier les symptômes.

Ces symptômes sont intermittents et d’intensité variable. Ils peuvent être aggravés lors d’efforts visuels prolongés (lecture, conduite, écran) ou dans un environnement sec et poussiéreux.
À l’inverse, ils peuvent diminuer dans un environnement très humide..

Deux points de vigilance

Attention au port de lentilles de contact :
ces dernières sont pourvoyeuses d’instabilité lacrymale et sont souvent citées lorsqu’on recherche les causes d’un syndrome sec.

​Attention également au clignement incomplet !
C’est un problème impossible à détecter à l’œil nu, mais qui a une implication aujourd’hui bien connue dans le développement d’une sécheresse oculaire car c’est à chaque clignement que s’effectue l’expression des glandes de Meibomius et l’étalement du film lacrymal pour couvrir toute la surface de l’œil. Ce syndrome peut même être la seule cause de l’apparition d’une sécheresse oculaire. S’il y a trop de clignements incomplets, le film lipidique ne peut se renouveler correctement, ce qui entraine une hyper-évaporation des larmes et les symptômes décrits plus haut. Une stagnation du meibum s’instaure dans les glandes, générant leur blocage et ce qu’on nomme un « dysfonctionnement des glandes de Meibomius », ou DGM. C’est le début du cercle vicieux de de la sécheresse oculaire et de l’atrophie des glandes. Or ce problème s’aggrave avec nos modes de vie. L’utilisation prolongée d’écran, la lecture ou encore la conduite entraînent une fixation plus longue et diminuent la fréquence des clignements. On cligne ainsi 3 à 4 fois moins souvent lorsqu’on est sur écran, ce qui veut dire que la partie lipidique du film lacrymal n’est plus assez renouvelée.